L'Huître


L'huître, de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une

couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos.

Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un

couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y

coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte

marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.


À l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à

proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en

dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue

et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords.


Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à

s'orner.