Apprécier une œuvre, c’est donc juger de la valeur
artistique à laquelle elle prétend en tant qu’œuvre. Cette
validité spécifique, je l’appelle le « beau* ». Il existe dans
la langue deux usages de « beau », tantôt comme terme
esthétique substantiel, « qui plaît à l’œil » comme dit le
dictionnaire, et tantôt comme pure valeur. C’est dans
cette seconde acception qu’il faut comprendre mon
beau*.
[…]
Ainsi, attribuer le beau* à une œuvre d’art signifie qu’elle
est artistiquement réussie, qu’elle soit belle ou non,
puisque ce qui est beau* peut être laid, voire ni beau ni
laid. Par conséquent, le beau* est une forme, pouvant
accueillir différents contenus, un horizon d’attente, qui
peut parfois prendre la valeur de beau*harmonie ou de
beau*nouveauté, etc. selon les contextes.
(MENOUD, Lorenzo, « Il n'est rien de si beau* comme Caliste est belle*. Réflexions sur la place de la beauté dans l'art contemporain », Retour d'y voir / Musée d’Art Moderne et Contemporain, n° 6-8, Dijon, Les presses du réel, 2013, p. 729-730.)
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